Depuis que la pandémie de Covid-19 a touché le continent africain, nous sommes en contact constant avec les lauréats des Prix Pierre Castel 2018 et 2019 pour identifier leurs difficultés et tenter de les soutenir. C’est le cas de Florence Bassono, lauréate du Prix Pierre Castel 2019 au Burkina-Faso, qui fait courageusement face aux difficultés.
Un coup dur pour la production
A la tête d’une société de production de semoule de manioc (appelée Attiéké en Afrique de l’Ouest), Florence Bassono emploie une cinquantaine de personnes dont essentiellement des jeunes, luttant ainsi contre l’exode rural et favorisant l’accès à la terre. Or, sa matière première, le manioc, provient essentiellement de Côte d’Ivoire. La fermeture des frontières décidée pour lutter contre la pandémie est un coup dur pour elle.
« Je rencontrais déjà des problèmes logistiques d’approvisionnement avant la crise, explique l’entrepreneuse. Mon parrain du Prix Pierre Castel, Sa Majesté le Larlé Naaba Victor Tiendrebeogo, a mis un véhicule à ma disposition… mais la fermeture des frontières a marqué une nouvelle difficulté ! »
Des solutions mises en stand-by
Florence Bassono travaillait justement à diversifier ses sources d’approvisionnement. Au Burkina-Faso, malgré un réseau de 500 producteurs, le climat n’est pas propice à une culture du manioc en quantité suffisante, avec seulement trois mois de pluie dans l’année. Des solutions sont envisagées : la mise en place d’un système d’irrigation, ou encore un terrain de 33 hectares sur lequel elle souhaite lancer sa propre production en employant 160 femmes. Des projets malheureusement suspendus, faute de revenus : l’équipe a dû arrêter de fonctionner, tout comme ses 150 revendeuses et 7 distributrices. La fermeture des frontières et le confinement de Ouagadougou signifient non seulement l’arrêt des approvisionnements, mais également des exportations.
Elle reste malgré tout optimiste. Elle est aujourd’hui en contact avec Brakina, filiale du Groupe Castel au Burkina, pour trouver des solutions en attendant la reprise de l’activité.
*Sixième pays touché en Afrique subsaharienne, le Burkina Faso compte actuellement 448 cas de Covid-19. Le plan de riposte lancé dès le 3 mars prévoit une surveillance épidémiologique, des diagnostics, un couvre-feu et de la communication de prévention. Les lieux publics sont restreints d’accès, les établissements d’enseignements sont fermés et tous les événements d’envergure nationale et internationale sont interdits jusqu’au 30 avril. Toutes les villes ayant enregistré un cas de la maladie sont en quarantaine : pas d’entrée ni de sortie sauf pour le transport des biens de première nécessité.