Amies et associées, Magaly et Noélly sont à la tête de Diela Mano, une entreprise de production d’assaisonnements en République Démocratique du Congo. En 2022, elles ont participé au Prix Pierre Castel et ont été désignées ‘’coup de cœur’’ du Jury. Elles nous partagent leurs débuts dans l’entrepreneuriat.
Sur la photo : Noélly Nzengi à gauche et Magaly Kam’busula à droite
L’idée de création d’entreprise est née en 2020 dans un contexte sanitaire ponctué par la crise de Covid-19. Son conjoint souffrant d’une intoxication alimentaire sévère due à la consommation régulière d’épices industrielles, Magaly se rend compte des effets nocifs que peuvent avoir ces épices sur la santé. Elle décide d’en produire elle-même, modifiant ainsi les habitudes de consommation du foyer. Le résultat est satisfaisant, l’état de santé de son conjoint s’améliore.
Le 23 février 2021, Diela Mano voit officiellement le jour. Magaly et Noélly font ainsi leur entrée dans le monde de l’entrepreneuriat et sont confrontées à trois problématiques majeures :
• Difficulté d’accès aux réelles informations en vigueur en RDC, relatives aux normes agroalimentaires et à la création d’entreprise ;
• Nombre très peu élevé de fournisseurs d'emballages, ce qui restreint les choix et ne permet pas de répondre au cahier de charges de la majorité des entrepreneurs sur le territoire ;
• Le manque de fiabilité de certains prestataires.
Face à ces enjeux les entrepreneures ont trouvé des solutions :
• Aller à l’information en se rendant dans les différentes structures étatiques en lien avec leur activité ;
• Opter pour l’importation d'une partie de leurs emballages ;
• Se former pour acquérir des compétences complémentaires nécessaires au bon fonctionnement et au développement de leur activité (éducation financière, marketing, communication, leadership féminin, etc.).
Au-delà de leur activité commerciale, les deux associées ont une vision : promouvoir l’excellence congolaise et la richesse culinaire du terroir.
Magaly et Noélly produisent des assaisonnements à base d’ingrédients que l’on peut facilement retrouver sur le territoire congolais. Ils ne contiennent pas d’arômes chimiques ni exhausteurs artificiels de goûts. Commercialisés sous la marque ‘’Epicé Bon’’ les assaisonnements sont proposés en deux formats (280 g et 500 g) destinés à la vente en ligne et en grandes surfaces.
Leurs particularités : ils sont prêts à l’emploi et peuvent se conserver pendant environ six mois dans un endroit frais ou sec. La facilité de conservation permet ainsi de s’adapter aux coupures fréquentes d’électricité dans certaines communes de Kinshasa.
Magaly et Noélly ont toutes deux fait leurs études universitaires en Europe. A la fin de leur cursus, elles ont décidé de rentrer au Congo pour avoir une part active dans le développement de leur pays. Pour elles, cela était une évidence.
Le retour suscitait cependant quelques appréhensions : se réadapter aux réalités locales, s'accommoder aux conditions de travail et à la différence de mentalité en général.
En 2021, elles ont été accompagnées par l’incubateur Pull Up qui a été un booster pour leur entreprise.
‘’Ayant une spécialisation en Bâtiment et Travaux Publics, c'est en rentrant au Congo que mon expertise aurait plus d'impact, il y a énormément d'infrastructures à construire.’’ Magaly Ngalula Kam’busula
‘’En tant que bio-ingénieure agronome en système tropical, rentrer au Congo après mes études était une évidence. J'ai toujours pensé que c'est au Congo que je pourrai mieux exercer mon métier et apporter une plus-value.’’ Noelly Nzengi Mpemba
En 2023, les associées se sont donné pour missions d’augmenter leur volume de vente et leurs canaux physiques de distribution (soit passer de 4 à 8 points de ventes), et d’intensifier la communication pour être plus visible auprès de leur cœur de cible.
‘’Nous pensons que nous avons encore beaucoup de choses à apprendre (gestion d'entreprise, gestion d'équipe, communication, marketing, recherche et développement, etc.) et en même temps, nous sommes fières de ce que nous avons pu accomplir en un peu plus d'un an.‘’
Magaly Ngalula Kam’busula et Noélly Nzengi Mpemba